LES EAUX DOULOUREUSES
Performance de 15’
Comme lorsqu’on se rend quelque part puis qu’on rebrousse chemin, on avance dans un sens puis dans l’autre, en se rememorant au retour, ce que l’on a vu à l’aller. Le paysage se composent alors d’élèments qui accrochent le regard, pour leur formes, leur couleurs, leur attitudes, de façon presque aléatoires.
La performance reprends l’expérience de l’aller-retour mais cette fois c’est un cheminement dans les textes que j’ai rencontré au cours de mes recherches. Ils mêlent paroles d’artistes et textes structurants de la pensée occidentale.
Les textes sont remémorés à voix haute dans un sens puis dans l’autre, à l’aide d’un objet mnémotechnique fait de perles colorées enchassées dans de la mousse. Les doigts parcourent les perles colorées tout en récitant, comme si les textes s’y trouvaient inscrits.
Je porte dans mon dos un porte-bébé, dans des conditions analogues à ma résidence où j’étais enceinte.
Les eaux douloureuses évoquent à la fois la mémoire, l’eau qui rémemore et qui fait oublier dans la tradition orphique, mais aussi la poche des eaux qui retient le bébé.
C’est un parcours dans un paysage de paroles, d’assertions, de formules qui m’ont traversés, ont fait murir des reflexions, des actes. Par ce processus mnémotechnique je les retiens comme je m’en détache.
L’objet mnémotechnique
Les textes remémorés
1 - Il y a bien longtemps avant que je ne sois une artiste tourmentée, hantée par le désir et pourtant incapable de former des liens durables, bien avant cela j’étais une souveraine glorieuse qui unifiait toutes les parties d’un pays divisé -
Louise Glûck
Performance de 15’
Comme lorsqu’on se rend quelque part puis qu’on rebrousse chemin, on avance dans un sens puis dans l’autre, en se rememorant au retour, ce que l’on a vu à l’aller. Le paysage se composent alors d’élèments qui accrochent le regard, pour leur formes, leur couleurs, leur attitudes, de façon presque aléatoires.
La performance reprends l’expérience de l’aller-retour mais cette fois c’est un cheminement dans les textes que j’ai rencontré au cours de mes recherches. Ils mêlent paroles d’artistes et textes structurants de la pensée occidentale.
Les textes sont remémorés à voix haute dans un sens puis dans l’autre, à l’aide d’un objet mnémotechnique fait de perles colorées enchassées dans de la mousse. Les doigts parcourent les perles colorées tout en récitant, comme si les textes s’y trouvaient inscrits.
Je porte dans mon dos un porte-bébé, dans des conditions analogues à ma résidence où j’étais enceinte.
Les eaux douloureuses évoquent à la fois la mémoire, l’eau qui rémemore et qui fait oublier dans la tradition orphique, mais aussi la poche des eaux qui retient le bébé.
C’est un parcours dans un paysage de paroles, d’assertions, de formules qui m’ont traversés, ont fait murir des reflexions, des actes. Par ce processus mnémotechnique je les retiens comme je m’en détache.
L’objet mnémotechnique
Photographie ©Motoki Nakatani
Les textes remémorés
1 - Il y a bien longtemps avant que je ne sois une artiste tourmentée, hantée par le désir et pourtant incapable de former des liens durables, bien avant cela j’étais une souveraine glorieuse qui unifiait toutes les parties d’un pays divisé -
Louise Glûck
2 - Man has a natural clock : his own body - Lee Lozano
3 - Le cyborg est un organisme cybernétique, hybride de machine et de vivant, créature de la réalité sociale comme personnage de roman. Je préfère être cyborg que déesse - Donna
Haraway
4 - Ainsi l’âme qui change selon les cycles du temps
passe de corps d’homme en corps d’animaux
tantôt devient un cheval tantôt elle prends le corps et la voix grave d’un chien
ou l'espèce des serpents froids qui rampent sur la terre divine - Rite orphique
5 - Il ne s’agit donc pas tant (ou pas seulement) de refaire à l’envers ce que la mort a opéré, mais d’assurer au mort une épaisseur et une densité, lui rendre, un corps, des membres, un
visage - Vinciane Despret
6 - Ouvrez vous tombeaux ; morts des pinacothèques, morts assoupis derrière les panneaux à secret, les palais et les monastères, voici le porte clefs féérique, qui, son trousseau de
toutes les époques à la main, sachant peser sur les plus machiavéliques serrures, vous incite à y entrer de plain-pied, dans le monde moderne - Guillaume Apollinaire
7 - Une image n’est pas forte parce qu’elle est brutale ou fantastique, mais parce que
l’association des idées est lointaine et juste - Jean Luc Godard
8 - L’effort de réminiscence, favorisé par le délire amoureux et par tous les moyens de souvenance que sont les beaux objets s’offrant à notre vue, rapproche de la condition divine en augmentant la participation à la vérité - Platon
9 - Sentiment qu’il appellerait volontier la sensation d’éternité, sentiment comme quelque chose de sans frontière, sans borne, pour ainsi dire “océanique”- Sigmund Freud
10- Et je me ressemble lorsque je suspends à un cou qui n’étreint que les nuages -
Mahmoud Darwich
Photographie
©
Salvina Goerg